Alertes Cyberaide.ca : Les cas de sextorsion contre les garçons continuent d’augmenter
Cyberaide.ca, la centrale canadienne de signalement de cas d’exploitation sexuelle d’enfants sur Internet, a enregistré une hausse de 62 % des signalements de sextorsion contre des ados dans les six derniers mois. Dans la majorité des cas, ce sont des garçons de 15 à 17 ans qui sont pris pour cible.
Qu’est-ce que la sextorsion et comment ça se passe?
La sextorsion est une forme de chantage; c’est quand quelqu’un menace d’envoyer une photo ou une vidéo intime de vous à d’autres personnes si vous refusez de lui envoyer de l’argent ou d’autres images intimes.
Les premiers échanges avec le sextorqueur se font souvent dans le contexte d’une conversation normale sur Internet. Lorsque le sextorqueur réussit à entraîner son jeune interlocuteur vers une plateforme plus intime, ses propos et ses demandes prennent vite une tournure très personnelle et sexuelle. Ces derniers temps, Cyberaide.ca a constaté que les premiers contacts se font souvent sur des plateformes comme OmegleMC, SnapchatMD ou InstagramMD et se poursuivent sur Google+ HangoutsMD ou SkypeMD, où les jeunes sont poussés à se dévêtir à la caméra. Les ados tombent souvent dans le piège en pensant avoir affaire à une personne de leur âge. Les garçons croient parfois être en communication avec des filles qui s’intéressent sexuellement à eux. Parfois, le sextorqueur ira jusqu’à utiliser une vidéo préenregistrée – par exemple, d’une adolescente en train de se déshabiller – pour inciter l’ado à en faire autant. Dès lors, il enregistrera la conversation vidéo ou en tirera des captures d’écran et se servira ensuite de ces images pour sextorquer l’ado.
Dans les signalements transmis à Cyberaide.ca, il n’est pas rare de voir un sextorqueur demander de l’argent en échange d’une promesse de ne pas publier ou partager les images ou vidéos intimes de l’ado. Les sommes demandées vont de 70 $ à 700 $. Les sextorqueurs demandent généralement que l’argent leur soit transféré par l’entremise d’un fournisseur de paiement en ligne comme PayPalMD, bien que certains demandent plutôt de se faire payer avec des cartes‑cadeaux Google PlayMD ou AppleMD.
La COVID-19 et l’augmentation du temps d’écranchez les jeunes ne font qu’aggraver le problème. Les sextorqueurs sévissent partout sur Internet et les parents doivent être vigilants et sensibiliser leurs jeunes aux risques auxquels ils sont exposés pour éviter qu’ils se fassent prendre au piège.
Que faire si mon ado se fait sextorquer?
Gardez votre calme et faites un signalement — Signalez aussitôt la situation à Cyberaide.ca ou contactez votre service de police. Les sextorqueurs s’en prennent souvent à plusieurs enfants à la fois.
Demandez tout de suite à votre ado de rompre la communication — Désactivez (sans toutefois supprimer) tous les comptes que votre ado a utilisés pour communiquer avec le sextorqueur.
Ne cédez SURTOUT pas aux menaces — Autrement dit, n’envoyez jamais d’argent. Si votre ado a déjà envoyé de l’argent, vérifiez si le paiement a été encaissé. Sinon, hâtez‑vous d’annuler la transaction.
Conservez les conversations — Conservez notamment le ou les noms d’utilisateur du sextorqueur, les détails de ses comptes de médias sociaux, une copie des conversations ainsi les images que votre ado a envoyées.
Message à passer aux ados : Besoin d’aide? Cyberaide.ca est là!
Les ados n’ont pas toujours envie de raconter ce qui leur arrive sur Internet à un adulte de confiance et tentent souvent de gérer la situation par eux‑mêmes. Cyberaide.ca offre aux jeunes du soutien et des ressources pour réduire les risques de dérapage.
Signalement sécurisé — Il y a de l’aide pour les victimes de sextorsion! Signale la situation à Cyberaide.ca : remplis la fiche de signalement en ligne (les signalements anonymes sont acceptés) ou appelle sans frais au 1 866 658-9022.
Si la situation implique un adulte qui possède ou partage une photo ou une vidéo intime d’une personne de moins de 18 ans, préviens aussitôt ton service de police ou Cyberaide.ca.
Aide à la suppression d’images — La photo ou la vidéo a été mise en ligne? Les analystes de Cyberaide.ca peuvent intervenir auprès de l’hébergeur pour obtenir la suppression d’images d’abus pédosexuels ou d’images intimes d’une personne mineure.
Ils peuvent également t’expliquer comment t’y prendre si tu préfères t’en occuper toi-même.
Soutien — Les analystes de Cyberaide.ca peuvent te proposer des moyens de reprendre les choses en main et te mettre en contact avec les services de soutien du Centre canadien de protection de l’enfance (CCPE) (de qui relève Cyberaide.ca), qui interviennent souvent auprès des ados, des écoles et des familles dans des cas de sextorsion. Ils pourront aussi bien te soutenir émotionnellement que te mettre en relation avec un thérapeute ou un service d’aide aux victimes, s’il y a lieu.
Pour d’autres ressources, consulter cyberaide.ca/sextorsion.